Beaux-esprits !

Que mon fouet claque et déchire l’air du temps
Qu’il cingle la face des ans, tant je vous hais !
Orages ! Eaux des grands soirs ! Les plaisirs d’antan
Ne sont plus que souvenirs d’un passé muet !

Mon corps exulte ! Exonde par les pores, mépris
Et dédain, sur la table froide d’une morgue
J’aime voir les cadavres des beaux-esprits !
Entendez ! La mort qui joue un air sur un orgue !

Au-delà des enfers où vous allez pourrir
Je salive de joie à vous savoir souffrir
Un monstre noir de vos âmes va se nourrir
Il ricane d’un rictus, d’un pince-sans-rire !

Il arrache les lambeaux de vos chairs putrides
Et mâche goulûment vos bons mots, tous ces maux
Que j’ai pour vous, sentez son haleine fétide
Pour vous digérer en un formidable rôt !

La haine quelle laideur ! mais peut on parler de la mort autrement?