Plume de soie Inscrit le: 23/2/2021 De: Envois: 79 |
Six ifs Six ifs poussaient sur un rocher posé sous la course du soleil. Oisifs, ils végétaient, lassés de chercher la source du ciel. Plaintif, le premier if défaille et son écorce pleure du miel. Des six ifs, il était le plus enclin à la romance et au sommeil. Le second if, craignait la taille, et mêlait aux étoiles ses branches. Gérondif déployé en feu de paille, sous les activités de l’existence, Compulsif, il cherchait dans ses entrailles la réalité de sa chance. Dépressif, il ne trouvait que la faille du premier et ses avalanches. Le troisième if, révolté de sa position insipide et intermédiaire, Faisait sa manif, signait des pétitions pour de lénitifs orages. Arbre actif et engagé, sa mission fît suite à la mort de sa mère. C’était Maman if, desséchée en une saison de fictifs nuages. Le quatrième if, tacheté de fruit nocifs, était la sœur if, très coquette. Elle aime le laudatif et les gâteaux qu’elle vole au vent des comètes. Ses pendentifs, joyaux rouges vifs, lui donnaient une humeur de fête, Et les astres admiratifs, de là haut, l’illuminait de lueurs guillerettes.
Le cinquième if était le moins expérimenté, âgé d’à peine cent ans. Jeune, émotif et impulsif, rien n’arrêtait sa volonté d’être puissant. Instinctif, pour un rien et sans motif, il s’emportait au moindre vent. Il voulait être massif et aérien, et arrêter de ses branchages le temps. Les sixième if, contemplatif du haut de ses huit siècles, murmure Son récit d’if contant le furtif court de sa vie et sa piètre allure. D’hâtif, naguère, il est devenu lourd et lascif, et ne croit plus au réel. Génitif de la terre, il se sait nu et sourd aux apocryphes lois du ciel. Hélas, aucun des six ifs ne vit les si dans les ifs, Ni le mouvement rotatif que prit leur esquif. Poussif, face à l’édifice, pour avoir osé l’infinitif, Sisyphe poussait un rocher, où poussaient six ifs.
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