Dans leur linceul, au petit jour,
Se sont éteints les mots d'amour.
Brûlés par le feu des baisers,
Dans la nuit se sont consumés.

Plus une trace d'eux sur les corps,
Ils ne sont plus qu'oiseaux morts,
Plus que souvenirs d'une étreinte,
Plus qu'un cri, plus qu'une plainte.

La vie a repris sa course folle,
Les gestes ont perdu la parole,
Et quand les regards se sont tus,
Tous semblent avoir disparus...

Dans leur cercueil de solitude,
Ils se meurent d'inquiétude.
Seront-ils encore prononcés,
Ou à tout jamais oubliés?

Vont-ils retrouver la lumière,
Ou redeviendront-ils poussière?
Retrouveront-ils tout leur éclat,
Lorsque se rouvriront les bras?

Les mots d'amour aiment la nuit,
Puisque c'est elle leur vrai nid,
Puisque pour battre, leur cœur,
A besoin de sa douce chaleur.

Demain n'aura de l'importance
Que si, à nouveau, ils dansent,
Sur les bouches et sur les corps.
En harmonie et en accords.

D.B.