Le grand suspense est à son comble,
Je vais, demain, quitter ce monde*,
Me fondrai-je dans le grand Tout,
Ou trouverai-je, en Dieu, le Nous ?
Je partirai, les pieds devant,
Avant de mordre la poussière,
Autant en emporte le vent,
Nul ne s’incruste sur la terre.
À quoi bon goûter à la vie,
Si presqu’aussitôt on la perd ?
Et entrevoir un paradis,
Si ce monde va de travers ?
Tout se déperd**, rien ne se crée,
Et seuls prospèrent nos regrets.
Ici, ne durent primevères.
Même l’Amour, gèle en hiver.
Bientôt, vais-je, au fond du couloir,
Devant mes yeux, apercevoir,
Sans cligner, la douce lumière,
Qui dissipera le mystère ?
Dumnac
*Fiction
** Déperdition : destruction progressive (d'une substance