Brouille avec la muse
Laisse-moi des pans de roches
Pour adoucir les vagues aux fronts furieux
Sur mon âme qui dans les doutes s’enfonce
Sur les rives de ton cœur houleux
Cultive-moi un jardin sans printemps
Sur le champ de ton insouciance
Moi qui sur ta poitrine sème le chant
Dans tes vallées de romance
Ne laisse-pas dans mon esprit ton ombre
Flottante dans ma conscience
Pour que j’ouvre grandement mes yeux
Devant la porte du rêve aux horizons creux
Emporte-moi sur tes ailes
Vers l’île où s’enterrent mes vœux
Je leurs ferai une grande stèle
Avec l’épitaphe d’un adieu
Ô muse creuse avec tes mains agiles
Une fosse pour mes mots
Mélanges les à une argile
Potière tu en feras des pots
Un encrier rempli de mes maux
Où tu planteras ta plume
Reste pour moi un geste ultime
Sur ton cœur je graverai un sceau
rivedusoleil
24/6/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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