Une goutte
S’égoutte
D’un nuage en déroute
Dans l’immensité du vide

Une goutte
Sur un rocher
Qu’achève un soleil cynique
Dans l’étendue désertique d’un doute


Mais d’où viens-tu nuage ?
Es-tu réalité ou mirage ?
Est-ce ma soif qui me fait voir des choses ?
Est-ce ma peur qui fait que jamais je n’ose ?
Je suis cette goutte
Qui s’évapore
A la quête d’un mage
Qui peut l’orienter vers un rivage
Dans une contrée sauvage
A l’abri des outrages
Que font pleuvoir sur nous les dieux

Mais pourquoi pleures-tu
Goutte innocente ?
Ma soif de toi n’est jamais étanchée
Sois donc contente !
Tu es mon âme rebelle
Qui se détache de tout
Pour être cet élément
Sans qui jamais ne sera ce tout
Tu es la vie
Éphémère
Éternelle par son intensité
Tu es cet amour
Fugace
Mais vivace
Par sa fulgurance
Par son insolence
Tu es un défi aux dieux tenaces

Je sens le souffle qui s’échappe des mes lèvres
Je sens le souffre qui s’impatiente
Peut être voudrait-il qu’il nous achève !
Les arrogances
Les suffisances
Sont autant de nuisances à notre quête
Nos paradis
Souvent perdus
Sont à l’image des cœurs arides
Le vent de la désolation les ravage
Les ruisseaux de la flagellation les saccagent
Et toi goutte amoureuse
Des pétales délicats
Avide de pollen de douceur
Tu coules sur mes lèvres
Dans un soupir mourant
Dans un désir envoûtant
Pour soulager ma soif de toi

Soif indéfinie
Soif méconnue
Soif non contenue
Soif d’un voyage
Vers les abysses d’une eau
Que je sais à jamais perdue
Soif d’une vision
D’un fond éblouissant
Que je sais désormais altéré
Mais je m’entête
A inventer des dieux
Autres que ces dieux
Des dieux de douceurs
Qui donneront des couleurs
A ma goutte d’eau
Qui défit ma soif
Avec délicatesse
Avec tendresse
A la faire évaporer !

Et s’achève ma soif
Sur une autre soif
Rêve de vérité
Rêve d’éternité
Sur le bord d’un fleuve
Qui charrie les eaux limpides
Qui purifieront les âmes livides
De leur peur
Cette peur de toi ma goutte !


Goutte fragile
Certes fragile
Toute tremblante face au souffle du sirocco
Face au déferlement des vents du nord
Face à la simple brise
Face à un simple souffle
Souffle
Maudit ou béni
Qu’importe
Mais c’est toujours ce souffle qui t’emporte
Et nous…
Face au destin
Face aux légendes
Face à nos crimes
Face à nos renoncements
On te supplie
On te supplie ma goutte


Goutte éphémère
A qui notre espoir s'agrafe
Pour dire non au désert
Qui envahit les cœurs
Non à ce vide
Qui alimente nos frayeurs
Toutes nos frayeurs
Et s’évaporent nos hésitations
Vers ce ciel vide d’étoiles
Vide de dieu
De tous les dieux
Vers ce ciel enfin apprivoisé
Par toutes les gouttes
De notre humanisme
De notre soif d’être heureux


D’être juste heureux
Mais voilà qu’encore une fois
Tu glisses le long de mes joues
Goutte mystérieuse
Salée sur mes lèvres
Et je comprends enfin
Que tu coules de mes yeux
Mes yeux qui depuis l’éternité pleurent
Oui tu es larme
Larme de mon âme
Qui pleure
Depuis la nuit des temps
La fin des hommes
La fin de l’amour !



Ait Slimane Hamid

fiuuu
sombre et sans beaucoup d'espoir...
mais il y a toujours un espoir : la fraternité!
merci du partage
des bises poète

Très beau poème. Je suis heureux de pouvoir te lire enfin mon ami.

cette goutte contient tout, est complexe jusqu'à l'apothéose de sa simplicité, que de métaphores contenues, et quel cycle formidable nous propose votre poème, un grand bravo




yann

triste poème touchant,

que cesse un jour tes larmes et que le soleil revienne vers toi.
c'est le meilleur que je peux te souhaiter..

merci pour ce partage.

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Voici mon recueil de poésie 2017.

merci à vous les amis