A Isabelle,
C'était il y a longtemps.


Au centre de mon âme existait une étoile
Gigantesque, chaude, lumineuse et massive,
Sa puissance inouïe infléchissait la toile
De mes émotions, les sages, les lascives.

Heureux, épanoui, sans penser au désastre,
Je me laissais bercer, au gré de mes envies,
Par la chaleur intense émanant de cet astre,
Qui portait ton prénom et qui était ma vie.

Mais les étoiles meurent, inéluctablement.
Leur carburant s'épuise inexorablement.
Quand l'échéance arrive invariablement
L'étoile se transforme, abominablement.

Mon étoile intérieure s'est aussi transformée
Lorsque tu es partie pour connaître « autre chose ».
La lumière est partie et je vis désormais
Avec, au cœur de l'âme, l'effroyable chose.

Car comment décrire cette abomination ?
Un grand vide ? Une absence ? Non ! C'est une présence
Qui aime à se repaitre de mes émotions,
Vidant de mes rêves toute la quintessence.

Cet obscur léviathan attire mes pensées
Dévore la lumière, la foi en demain.
Si une autre étoile en ma vie vide passait
Il boirait sa substance en un seul tournemain.

Et pourtant je le sais, ce tourment prendra fin.
Un jour un autre amour exquis comme une mangue
Emplira ce trou noir jusque dans ces confins
Le faisant exploser en un nouveau big bang.