Tout commença par une silhouette entrevue
Au détour , un instant, dans une rue.
Tout commença ainsi comme un incendie
Brulant les feux d'un cœur engourdi.

Un soir que l'on recherche tous les soirs,
Une vision qui se perd dans les souvenirs
D'un instant immobile sans avenir,
A en faire pleurer les mouchoirs.

Ainsi il erre dans les rues , son âme à nue
Une passion sans fin qui conduit à la folie
Caché sous les portes cochères sa mélancolie
Hante ses rêves comme un tohubohu.

Une femme qui passe, un parfum qui s'égare
Tous ses sens se mettent en alerte.
Il sort de l'ombre, ses manières sont indiscrètes
Faisant fuir les inconnues devant son air hagard.

Ses amis le traitent de fou, d'oublier sa lubie,
De ne plus errer ainsi toutes les nuits,
Ses anciennes maitresses se moquent de lui
Racontant aux indiscrets ses pires lubies.

Mais voilà qu'un soir arrive le miracle
La douce silhouette sort d'un théâtre,
Elle rit avec ses amis du spectacle
Ne se doutant pas du regard de l'idolâtre.

Comme un fou il sort de l'ombre ,
Se jette au pied de sa divine,
Un soleil ardent remplace la pénombre,
Son cœur livré à la citadine.

La jeune fille se met à hurler,
Arrive sur la place un policier,
Un coup de feu sur le fou furieux
Tout redevient dans la rue silencieux.

A son enterrement on grava sur sa pierre tombale:
" D'une passion subite tel une mauvaise grippe
Fini par un coup de feu il cassa sa pipe."