L'aquarelliste s'installe prés du bassin , Pose son châssis, s'assoit sur son pliant. De son coffre Bambou retire ses feuilles de dessins : Papiers blancs chiffons qu'il agrafe immédiatement.
Il sort sa palette, regarde ses tubes de couleurs, Se saisit de des pinceaux en poils d'écureuils. Avec un éponge humide frotte le torchon, Humidifie avec précision la trame de coton.
D'abord du bleu, ciel, horizon se confondent, Son pinceau descend vers la Terre, vers le bassin, Le ciel devient eau, Seine du canal Saint Martin, Transparence de l'eau , de l'azur en attente.
Le blanc des vagues apparaît sur les crêtes, Le torchon joue son rôle dans la création, Dans les creux, le courant qui s'inquiète De ne pas suivre son cours vers sa destination.
L'aquarelliste quitte la Seine, se nourrit de la vie sur les quais, D'un blanc crémeux apparaît les robes des demoiselles, D'un rose tendre il fait naitre leurs membres altiers, D'une pointe de châtain les cheveux des jouvencelles.
Son pinceau devient orange, ce sont les rires des enfants, Du rouge pour marquer les bleus des garnements, Puis le bleu de l'eau devient vert d'eau, herbes vertes Des jolies pelouses qui apparaissent à leurs pieds.
l'aquarelle se joue univers de tendre jour d'été, Au soleil complice sèche la feuille de papier Figeant le temps, les couleurs pour l'éternité.
L'aquarelliste remballe son matériel, Jouit encore une dernière fois du ciel, De la beauté du monde si irréelle.
heureux le peintre (ou le poète) qui peut se soustraire au monde pour créer de la beauté, ce portrait jubilatoire offre une belle palette de sensations poétiques et d'optimisme, merci
J'ai aimé pénétré l'univers de cet aquarelliste, partage l'intimité du moment celui où naît la toile. Un joli rendu poétique d'un artiste, un poète qui joue des pinceaux.