L'hiver est survenu dans le courant décembre
Nous faisant oublier les brouillards de septembre,
Les tempêtes, les vents, eux, survinrent après
Déchirant la nature au cours de leur excès.
À présent, tout est calme et Noël se profile,
Dans la froideur du jour tout nous semble immobile.
En silence, la neige étend son blanc manteau
Qui étouffe les sons. C'est un monde nouveau
Qui se montre enlisé par l'arrivée soudaine
D'un ciel qui, inclément, violemment se déchaîne
En projetant au sol de fougueux tourbillons
Entraînant des milliers, des milliards de flocons
Duveteux et ouatés, formant la neige molle
Tandis qu'autour des feux, dans une farandole,
Des tisons qui rougeoient s'échappent les flammèches
Dans des "pchuitts", des "pans" et autres bruits revêches.
Tout paraît assoupi, engourdi par le gel,
Seuls quelques cantonniers qui répandent du sel
Sur l'asphalte blanchie, donnent au paysage
Un sentiment de vie, le long de leur passage.
Même les grands corbeaux préservent le silence
Des campagnes privées de toute effervescence.
Rien ne trouble le calme hormis un vent rageur
Qui souffle son haleine et, en grand tapageur,
Se plaît à secouer les cimes élancées
Des grands arbres qui crissent. Alors que des nuées
Les nuages ventrus portés par leur élan
S'assemblent, se défont, forment un autre plan,
Un autre agglomérat qui, étant éphémère,
Changera le décor assombrissant la terre.
Tapis dans leur chaumière, en leur antre, leur gîte,
Hommes et animaux par un accord tacite
Se blottissent frileux dans l'attente du jour
Où renaîtra la vie sous le premier labour.
Mais le printemps est loin, et fort longue l'attente,
Dans sa résignation chaque être se contente
À porter le fardeau des rigueurs de l'hiver
Quand même dans le cœur s'épanche un fiel amer.
La paix s'est installée dans l'univers humide
Et la vie qui, parfois, peut sembler insipide
Me laisse à méditer au gré de mon humeur
Sur l'homme et son génie, sa beauté, sa laideur,
Sur ses capacités à la fois constructives
Mais aussi démoniaques, absurdes et nocives
Dès que l'esprit se perd dans les noirs horizons,
Que son cœur n'exhale que d'horribles poisons,
Qu'il éructe une hargne en plus d'une menace,
Qu'il vomit une haine empoisonnant l'espace
À tel point que les cieux s'en trouvent indisposés,
Que les anges, eux-mêmes, semblent impressionnés.
L'humain, dans sa folie, a conçu la matière
Capable d'affecter la Terre toute entière ...
Extrait de l'ouvrage "Pour un monde perdu"
http://harrisjack.wix.com/jack-harris--17
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275ème Ambassadeur Universel de la Paix
Les vents sont des souffles provoqués par la respiration des anges JH