Il suffit que les nuages généreux du ciel
Se rétractent et boudent nos terres
Ou, au contraire, qu'ils s'embrasent de colère
Et nous déversent tout leur fiel,

Et on se retrouve à se battre
Pour les miettes avec les oiseaux
A mendier l'ombre ou les eaux
Ou un coin chaud devant l’âtre.

Il suffit qu'un sot doublé de cruauté
Arrive à charmer des ignorants
Et déterre leur côté intolérant
En promesse d'une pseudo-liberté,

Et on se retrouve à mendier l'asile
A ces contrées qu'on a répugnées
A ces peuples qu'on a parfois saignés
Depuis l'épée jusqu'aux missiles.

Il suffit que le sol tremble sous nos pas,
Qu'une vague décime notre civilisation,
Que l'air s'empoisonne de notre pollution,
Que la dure survie envie le trépas,

Et on se retrouve à se disputer tout
Les ponts, les égouts et les noires ruelles
La peur au ventre au bruit des semelles
De la police de Bagdad ou de Tombouctou.

Rachid