C'est ainsi ô père et frère! j'ai pleuré
On m'accuse car je veux vivre et j'ai rêvé
Ils prirent en otage mon droit d'humanité
Au pied de leurs murs,qu'ils jetèrent à la précarité

C'est ainsi ô père et frère,le chemin des justes
Le monde injuste les broie,mais Auguste
Demeure en éveil leur conscience et résiste
Aux marchands de leurres qui brouillent nos pistes

C'est ainsi ô père et frère ! l'heure est aux turfistes
Les paris lancés dans leur agenda et noire liste
Sur nos plaies ils appliquent l'usée pommade
Pour mener le bateau sous la même sérénade

C'est ainsi ô père et frère,ce monde à l'envers
Comme une tarte dans la gueule des pervers
Ceux qui raflent le blé dur et le mou
Ces autruches qui face au vrai fourrent le cou
Dans la boue de leurs mensonges et ornés mots
Ceux qui courbent ,pour s'enrichir, la conscience et le dos


C'est ainsi ô père et frère,les justes sont des lustres
Dans nuit peuplée d'ombres laides et rustres
Ils sont diamant rare qu'on traine dans la boue
Sans perdre carat ,sa valeur augmente de coût

C'est ainsi ô père et frère,nous autres bonnes gens
Simples,paysans pauvres mais au coeur riche et grand
Ceux qui disent qu'à Dieu est tout et le tout lui reviendra
Ceux qui donnent au prochain et disent Dieu nous le rendra

C'est ainsi ô père et frère,la parole et le message
Ne sont ni pailles ni vent,et n'aiment l'étal
Ne s'adonnent au jeu masqué des carnavals
A dieu la terre appartient,qui telle une page
Sera pliée ainsi que le ciel ,un jour certain
Où la balance n'omet paille ni grain

C'est ainsi ô père et frère,et verra bien qui vivra
Dans la chair il n' y a que fruit et miel éphémères
Et le soleil n'est pas unique et éternel ici bas terre
Une tombe en silence,au cimetière vous le dira

C'est ainsi ô père et frère,rien de César n'est à lui
Avait il l'or lors qu'il n'était qu'un frêle foetus?
Et qui hérite de Néro,du Pharaon et de Titus ?
Et qui alterne les jours infaillibles et les nuits?

C'est ainsi ô père et frère! fier je m'en vais
Par ma sueur rendre hommage à ma corvée
Mon seul trésor est un sac plein de semences
Une foi sereine,de l'Amour et bonne conscience

C'est ainsi ô père et frère! j'ai bien appris
Prenant d'une larme sa bonté et j'ai compris
Maintenant je marche serein sans insolence
En mon sac un linceul pour le jour de partance,
Des semences d'espoir que surveillent ma conscience
Je reconnais le jour,je reconnais la nuit
Et leur logique inhérence .

Poème dédié à Mouloudi.

Badawi

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"Personne n’est aussi vide que celui qui est rempli de
lui-même.
"
Benjamin Whichcote / 1609-1683/ un penseur anglais
" none are so empty as those who are full of themselves "

Plumedoiseau et halcyon:Thank you