Elle ne savait pas dire, elle n’écrivait jamais,
Son unique lecture : les saintes écritures,
Mais quand elle brodait, c’est Dieu qu’elle adorait,
Elle se laissait guider par une foi très pure.
Chaque jour que Dieu fait, de ses enluminures,
Elle orna les écrits de Jean l’Évangéliste,
Ainsi qu’au Moyen-âge, dans leur robe de bure,
L’avaient fait patiemment tous les moines copistes.
Sur sept rouleaux de lin, de vingt mètres chacun,
Elle a transcrit le tout des grands récits bibliques,
A brodé l’Évangile et même les Épîtres,
Pour faire un simple « i », elle fit soixante points.
« Tout au commencement, le Verbe avait parlé,
Il était avec Dieu, le Verbe tout puissant. »
Elle l’a ornée d’amour la phrase de Saint Jean,
Fil de coton bleu vert : ‘du brillanté d’Alger’.
Les cent quarante mètres de sa tapisserie,
Font deux fois la longueur de celle de Bayeux,
Quatre vingt kilomètres de fil de broderie,
Et, regardez l’envers on n’y voit aucun nœud.
Elles sont à saint-Sauveur, au cœur de la Vendée,
Icônes et mosaïques de Nicole Renard,
Sans jamais se lasser, toutes elles les a brodées,
Vingt-quatre ans d’une vie consacrée à son art.
Dumnac
*Poème inspiré par la tapisserie monumentale d’une brodeuse discrète, Nicole Renard, dont les œuvres sont exposées dans l’écrin de la chapelle Saint-Sauveur de Rocheservière en Vendée.