Plume de platine ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/rank3dbf8eb1a72e7.gif) ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/cavt50c9e26e20252.jpg) Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de Cé (Anjou) Envois: 6411 |
Les trois cygnes Il y a, ici-bas, deux blancheurs, deux lumières, Et celle du grand jour, qui est solaire et mâle, Quand celle de la nuit est femelle et lunaire, Est-il beau, est-il belle, le cygne, dont elles émanent ?
Dans un lac solitaire, allaient trois femmes au bain, Splendides, elles, ne sont autres que des cygnes, De leur manteau de plumes, elles n’ont pas besoin ; Dansent trois taches roses, sur la grève opaline.
Derrière un buisson bas, un chasseur les observe, Lorsqu’elles ont, toutes trois, plongé dans l’onde bleue, De leurs joyeux ébats il se repaît les yeux Puis, ravit un costume, et le cache sous l‘herbe.
Dès que les femmes-cygnes ont, transies, quitté l’eau, L’une est désemparée : ses ailes ont disparu ! Désormais, elle n’a plus de plumes sur le dos ; Un cygne rose elle est, et demeurera nue.
Les deux autres, qui ont recouvré leurs effets, Dans le ciel bleu azur, s’envolent, au loin, tranquilles, La troisième, sans délai, est par l’homme épousée, Puis en elle il féconde onze fils et six filles.
Revêtue du costume de cygne immaculé, Avant de s’envoler, elle lui tint ce discours : « Nous volons jusqu’aux cimes ; vous, la terre ne quittez. Je vais au firmament, qui attend mon retour. Chaque année, au printemps, vous nous verrez passer, Lorsque nous volerons, en bandes, vers le nord, À l’automne, nous irons, sans jamais nous lasser, Jusqu’à ce que nos ailes nous amènent à bon port.
Le cygne est fasciné par l’onde lumineuse, Il chante et s’abandonne, un temps, à son désir, Mais il reprend toujours sa vie aventureuse, L’eau glisse sur ses plumes. Qui peut le retenir ?*
*D’après un conte bouriate (Sibérie)
Dumnac
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