Étrangeté des tarots (sur une base de vérité berrichonne)



Clémence est tricoteuse et, selon votre goût,
Fait divers vêtements à la fois chauds et doux
Et pour les tout petits elle fait des layettes
Qui ornées de rubans vont aux mamans coquettes.

On dit qu’elle a un don, en tirant les tarots
Elle prévoit la venue précoce des marmots
Et tricote au crochet des carrés élégants
Devenant couverture en les associant.

Un bord bleu ou bien rose elle ne se trompe pas
Le sexe est deviné que ce soit fille ou gars
Et elle offre la chose avec un peu d’avance
À la mère ignorant qu’elle a une espérance

Vous en pouvez douter mais pourtant sans faillir
On dit qu’elle sait tout des naissances à venir
Et des enfants prévus par le jeu de Clémence
Il y en a bien plus que par coïncidence.

Elle prévoit aussi les décès au village
Mais pour ne pas peiner l’amical entourage
Elle tait la nouvelle on ne peut du destin
Modifier le cours, le début ou la fin.

Maurice son mari par un temps effrayant
Devait couper du bois derrière le grand étang
Clémence le sachant plus têtu qu’un menhir
Se fit grande malade et sut le retenir.

Et l’on apprit le soir que pendant cet orage
Le pont qui du scieur était le seul passage
Avait été détruit à l’heure ou justement
Maurice passait dessus habituellement.

Peut-on de tous tarots prendre les avantages
Sans perdre le pouvoir d’en lire les images ?
Clémence pour son époux trahit-elle un secret ?
Ses couvertures pourtant font toujours bel effet !



OLUCINEP XXIX 06 MMXIV