Mon village d’antan


Le ciel est gris, la rue bruyante et je m’ennuie
A regarder par la fenêtre cette ville
Et s’il n’y avait pas des lumières la nuit
Ma vie serait froide comme l’est un reptile.

Du haut de mon balcon, je laisse aller mes yeux
Chercher son horizon en nature docile
Il m’arrive parfois de regarder les cieux
Et suivre du regard les nuages fragiles.

Là, il me plait alors de les accompagner
Survolant les prairies de façon virtuelle
Jusqu’à ce que mes yeux, en bas dans la vallée
Revoit cette maison au fond d’une ruelle.

Et j’entends à nouveau, les cris des écoliers
Aux heures de récré dans la cour de l’école
Nos rires et nos chants, le bruit de nos souliers
Et nos silences aussi quand on était de colle.

L’instit au nom charmant, il s’appelait Fillette
Coordonnait nos vies tout en nous éduquant
Repose maintenant sous une gloriette
Au vieux cimetière, carré des protestants.

Plus personne n’y va, le lierre a pris ses aises
Et les oiseaux y sont en royaume conquis
Le village a fermé ici sa parenthèse
Quand moi sur mon balcon, je suis toujours en vie.


Chibani