Un soir de mai, sur le pont de la bourse
Quand les sirènes poussaient leurs cris
Les avions me battirent à la course
Lorsque je me rendais aux abris
Heureusement les pilotes si sûrs
De détruire tout à dessein
Je ne reçu que les éclaboussures
Des bombes tombées dans le bassin

Début juin un ciel noir couvre la ville
La fumée des bacs de pétrole en feu
Il faut évacuer le civils
Qu’ils s’en aillent vers d’autres cieux
Le Niobé prêt au départ
Pour sa funeste destination
Il nous faut chercher autre part
Une marie –salope sous pression
Nous embarquâmes sans manière
Abord de ce bateau sans fond
Ma mère moi mon vélo et sa panière
Ce pilote est ce par bravade
Ou pour une décoration
Alors que nous voguions en rade
Nous largua ses munitions
Nous nous attendions à la mort
La fin d’une vie éphémère
Une bombe de chaque bord
Suivit d’une douche à l’eau de mer
Mais nous avons pu voir la chute
Nos malheurs allaient enfin cesser
Ce diable de la Luftwaffe
Séparé de son oiseau de fer
S’en allant choir dans le pétrole en feu
Arriva tout de suite en enfer
Le corps pendant au bout des cordes
Se balançant au gré de l’air
Pria-t-il pour sa miséricorde
Ou bien cria -t‘il HEIL HITLER .
Puis à mon retour exode
Rue de la crique dans ma chambrette
Le vie n’y était pas commode
Je vivais de vols à la sauvette
Parfois les nuits étaient attractives
Les Anglais toujours nos amis
Faisaient des expéditions punitives
Pour faire décamper l’ennemi
Ce n’était de mon habitude
De me lever lors des bombardements
Cette nuit d’octobre fut ce l’inquiétude
Qui me fit sortir de mon logement
J’étais descendu dans la rue
A la porte d’un immeuble voisin
La sentinelle du pont qui faisait le pied de grue
Avait eu le même instinct
Me poussant à l’intérieur violemment
Il referma la porte aussitôt
Après de forts éclatements
On se sentit les pieds dans l’eau
Il nous fallut autant d’efforts que de ruse
Pour dégager la porte coincée
Par un gros morceau de l’écluse
Qui venait d’être défoncée
Dans la rue inondée une odeur de poudre
Contrastait avec le ciel étoilé
Mais ce tonnerre et cette foudre
Avaient fait mon nid s’écrouler
Fut ce volontaire ou sans le vouloir
Dans le chaos qui s’en suivit
En me poussant dans le couloir
Ce soldat m’a t’il sauvé la vie ?

les petits gestes dont on ne sait pas l'importance sur le moment, d'où viennent-ils guerre ou pas guerre ???

Comme le battement d'aile du papillon qui peut déclencher une tornade, le "petit geste" de cet homme a sans doute transformé ta vie... qui sait ?

----------------

Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

Bonjour Grognard, une drôle d'aventure qu'il faut avoir vécu pour bien la comprendre.
Tu es le miraculé d'Oasis.
Merci pour ce bel instant poétique à l'abri des bombes.
Mon amitié.

Capricorne