Le chouari chargé de deux outres de terre
L'âne va doucement sous un soleil brûlant
En bas de la vallée au bord de la rivière
Pour y chercher de l'eau: un service important.

Traditionnellement ce sont toujours les femmes
Et les filles qui font ce travail éprouvant
Si elles refusaient elles seraient infâmes
Aux yeux de leurs maris. Ce n'est donc pas souvent

Que l'on voit la révolte au sein de ces villages
Perdus au plus profond des vallées de l'Atlas
Des villages vivant à l'heure d'un autre âge
Où l'épouse parfois devient esclave hélas.

Quand il n'y a pas d'âne il faut aller à pied
Et plus d'une, chargée d'une outre sur sa tête
Chutera en grimpant, restera estropiée
Le reste de sa vie ne sera une fête !

Les pertes de foetus entrainées par des chutes
Des femmes excédées se mirent donc en grève
En grève de l'amour, et dans l'unique but
Que leurs maris un jour concrétisent leur rêve

Faire venir au coeur du village un tuyau
Transportant l'eau venant simplement d'une source
Et malgré les nombreux obstacles familiaux
Elles ont réussi, ne manquant de ressource.

Adn 15.01.2014

inspiré du merveilleux film « La Source des Femmes »

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