Aquarelle de l'auteur.
Triste retour
Je reviens à Villars-les-Bois
Un village charentais, dont le
plus bel attrait est une église
romane coiffant quelques vignobles.
Devant la grille, l’angoisse m’étreint.
Cette belle batisse à l’abandon !
La dernière fois ? oui, c’était quand ?
Ma mémoire se défausse, oublié !
J’ouvre la lourde porte en fer
forgé qui gémit sur ses gonds.
Le tilleul me tend ses bras
ami et complice de mon errance
Et cette boule dans la gorge ! je sens
les larmes me picoter, couler,
libératrices d’un chagrin trop lourd.
Je redeviens une petite fille.
Cette maison désertée offre un
spectacle désolé. Les volets
se sont refermés sur les peines,
les joies, il ne reste que le silence.
Où sont partis mes chers parents,
Vers quel ailleurs ? Sont ils heureux,
Enfin ? apaisés, réconciliés ?
Dans cet amour qui fut faux pas .
Les herbes ont envahi la cour
témoins de cette cruelle absence.
Mort le lilas, séché sur pied
comme les rosiers et je soupire...
Et je le vois ! dans le jardin !
vivant ! arrachant à la terre
le produit de ses semences,
grimaçant sous l’effort, content,
sa silhouette voûtée par les ans
mais le regard vif, acéré.
Il m’a toujours impressionnée
mon père, la peur de lui déplaire.
Ma mère a déserté, fui,
besoin de bruit, de foule.
Mais elle est là , omniprésente,
furetant dans chaque pièce.
Et me voici, la nostalgie
pour seule compagne, désorientée,
orpheline, gardienne désormais
d’un héritage lourd à porter.
Michèle
Copyright
12/10/2013
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La vie est belle il faut savoir l'apprécier.
Triste retour