SEUL, l’homme en quête de vérité,
SEUL, le bafoué pour la justice,
SEUL, le Christ marchant vers le supplice
que l’on va sur la croix clouer.
SEUL, l’aveugle cherchant son chemin,
SEUL, ce malade que l’on opère,
SEUL, celui que ronge le cancer,
SEUL, le pauvre qui n’a plus de pain.
SEUL, ce navire criant : «détresse »,
SEUL, le vagabond, le délaissé,
SEUL, lui qui est dans sa chair blessé,
SEUL, l’homme que mine la vieillesse.
SEULE, l’étoile qui vient nous guide,
SEUL, l’homme qui part, agonisant
vers l’autre rive ou le néant ;
qui donc en a la moindre idée ?
SEUL, toi, le poète, le penseur,
SEUL, toi l’étranger, le sans défense,
SEUL, toi qui a perdu l’espérance,
SEUL, l’homme malade dans son cœur.
Toujours, SEUL, l’innocent châtié,
SEULE, la tristesse qui vient ternir
ce bonheur que l’on croit tenir
et se dérobe, poings liés.
Danièle (16 mars 1981)
----------------