Harakiri…


Le cri du cormoran déchire l’aube pâle
Le vent s’est calmé les nuages demeurent
D’un point de l’horizon me par viennent des râles
Les ténèbres s’en vont c’est la nuit qui se meurt.

L’homme marche indolent et placide
Sur la rive du fleuve il chemine en silence
Un vol de flamants roses dans le lever acide
Le frôlent en douceur modulant leur cadence.

Le soleil rouge sang gémit c’est l’aurore
L’homme s’est dévêtu et saisit son couteau
Il entend une voix qui lui dit :pas encore
Il est trop tard pour lui la vie est un fardeau.

La lame a pénétré l’abdomen déchiré
Et scie les chairs brûlées par l’acte suicidaire
L’homme sans un cri sur un sillon tracé
Trace la mort en lui un geste élémentaire.

Il git sur le rivage ensanglanté et presque mort
Les corbeaux attirés par la mort en latence
Pénètrent ses entrailles lui labourent le corps
L’homme s’en est allé dans un profond silence .

L’un des oiseaux mortuaires s’empare de son cœur
Il s’élève aux cieux et l’emporte en son nid
Ses petits affamés apprécient ce bonheur
Manger le coeur d’un homme est un geste impie
Ils se jettent sur l’organe avec haine et ardeur
Lhomme n’existe plus seul il s’est fait harakiri