CONSCIENCE !


Conscience ! Conscience !
Nous savons pour toi,
Tu crois tout savoir de nous
Tu es toujours prête
Telle un grand prêtre
À jaillir dans notre regard furibond
Pour nous laisser croire que l’on voit le monde
Tu sautes de bond en bond pour sombrer dans l’immonde

Conscience ! conscience !
Il nous faudra te haïr
Pour nous avoir berné sur les rives flottantes
Pour nous léser au lieu de nous délester
De la fureur qui nous embrase

Pour ignorer nos corps
Tu cris toujours à tord
Tu nous enchaînes à tes cordes
Nous, les hommes déchainés
Nous voulons la Joie
La dernière Joie du soleil que tu ne peux avoir
Depuis des siècles nous savons l’impuissance de ton pouvoir

Conscience ! conscience !
Tu n’as pas la force de nos rêves
Tu n’as rien de l’élégance du désir
Tu ne sais que geindre et gémir
Tu es éphémère et tu te veux science
Dans les yeux rouges de la colère

Conscience ! Conscience !
Tu ne sais rien
Pas même sur toi-même
Tu te vois voir
Dans ta propre cécité
Mais ton reflet est sans toit
Ta demeure n’est qu’un leurre
Une fiction pour les anciens damnés
Ceux-là mêmes que tu as condamnés
Tu titubes au moindre souffle
Tu n’as pas la puissance du vouloir
Tu te veux belle les jours de printemps
Sans savoir quand il faut venir à tant
Tu es la nuit noire de tous nos désespoirs.