Les yeux clos dans le temps de nos vies éphémères
Les sourires esquissés sur les lèvres gercées
Les espoirs vains si vaporeux au fond de l'air
Les ultimes rêves dans la réalité, noyés !
Et enfin l'effondrement d'un monde semblant éternel
Où les rires, les sanglots dansaient dans les ruelles

La pomme rouge de Blanche-Neige, les coquelicots des champs,
Perte immense lorsqu'on ne connait pas toute la mélodie
Lorsqu'on ne sait pas en petite fille naïve qu'en les perdant,
C'est tout que l'on perd, et qu'il faut rechercher aujourd'hui
Les joies ingénues, les jeux innocents, sans gravité aucune
Pour à nouveau plonger dans le bonheur de la pure lagune.

Et si je décidais, aujourd'hui ou demain,
Et si je décidais de m'en aller au loin,
De partir de ce monde et de trouver ailleurs
QUelque chose de mieux pour passer les heures
Interminables qui me séparent de la vérité
De celle qui égorge enfin les mensonges de la réalité.

Et si je décidais d'oublier les années fanées,
Et si je décidais de tout effacer
De perdre la mémoire pour refaire le chemin
Des mirages d'avant aux chimères de maintenant
Pourquoi s'obstiner tant à bouleverser le temps ?
Les souvenirs, l'avenir sont dans le même écrin.

Plus jamais l'insouciance dérivera de mes rires
Tout ne sera plus que morne réalité
L'espérance se résume à une joie altérée
Dont les larmes sont voilées par ces quelques sourires

Les échos du bonheur auront perdu leur goût
Ils ne seront plus que des souvenances blessées
Par les effets du sablier émiettant les portées
De cette jubilation passée aux mille morceaux dissous.

Le temps aura alors fait sa besogne éternelle :
Souffler sur les chateaux de cartes de dentelle,
Rompre tout ce qui faisait ces illusions séraphiques
Et me laisser là, combattant ces troubles chimériques

Plus jamais, je ne voudrais y croire,
A ces songes fragiles à présent mortifiés
Auxquels je m'attache pour tenter de savoir
Pourquoi se sont-ils retrouvés figés par les larmes.

Les heures fusillent l'espérance
Elles brisent tout, la joie et le silence,
Elles brisent les sanglots qui raisonnent
Et dessinent ceux que l'absurde emprisonne

Les heures défigurent la sincérité
Elles la masquent, ombrent la réalité
Pour que le coup fatal soit plus létal
Le destin aime ces tromperies idéales.

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j'ai aimé" voyager au travers de tes mots