Plume d'or Inscrit le: 9/4/2011 De: Rivage marin Envois: 524 |
Maison close D’une arrière tante, j’ai hérité D’une maison au lourd passé. Jamais personne, au grand jamais Ne m’avait dit qu’elle existait, Cette grand tante Joséphine Qui par testament me destine Ce lieu qui fut, entre autre chose, Une célèbre maison close. Me voilà donc sur le perron Là -bas un banc de pierre rond Que recouvrent lierre et glycine Et où la tonnelle s’incline Semble se souvenir des jours De pique-nique, de balades pour Des baisers fous dans le jardin, Sous le grand saule du bassin. Maison vide et pourtant remplie De lustres, miroirs et de lits, De couleurs vives et de joie ! Les tableaux disent avec émoi Plus que tous les livres d’histoire : Là , Vénus nue sur fond de moire Ici Priape en majesté, Poursuivant la Nymphe égarée, Bacchus, les yeux bandés qui vise De son arc d’or le vieil Anchise, Démontrant ainsi qu’en amour L’expérience sert toujours… Qui fûtes-vous donc, visiteurs ? Combien ont vu cette demeure ? Industriels ou politiques, Notables ou ecclésiastiques, Respectables pères de famille Enivrés par le corps des filles. Ils venaient pour s’encanailler Et y chercher la volupté, Vivre là leurs secrets fantasmes, Et réaliser dans un spasme Que les richesses et la puissance Ne sont rien sans la jouissance !
Flaminia
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