On appelle çà une mère
Tout çà parce qu'un beau jour, un ventre s'est arrondi
Cinquante ans en arrière
On n'avait pas le choix, fallait garder le fruit
Il y avait des barrières
Mais çà n'empêchait pas les amours clandestines
Et les microzoaires
Poussant incongrument comme une énorme épine.

J'ai même été gauchère
Et ne comprenais pas pourquoi les yeux si bleus
De mes tantes, de mon père
Avaient pû m'épargner, c'était pas contagieux ?
Novice en la matière
Il m'a fallu attendre quelques vingt années
Que celle appelée ma mère
Un jour trouve le courage de sa faute avouer

On appelle adultère
Quand la graine différe de celle du mari
De cette termitière
J'ai puisé une force et ai enfin compris
Que l'amour d'une mère
C'est pas automatique et pas toujours acquis
Il y a peu de frontière
Pour un enfant entre maltraitance et déni.

C'était sans doute ma mère
Elle m'a mise au monde mais je n'l'ai pas choisie
Moi je fus son calvaire
Je n'exagère pas, c'est elle qui me l'a dit
J'aurais donné la terre
Pour qu'elle jour elle m'offre un peu de sa tendresse
Mais jusqu'au cimetière
Je n'ai pas pu glaner une once de gentillesse

Il est des accidents
Dont on se remet mal et qui troublent une vie
Moi j'étais une enfant
Fruit d'une étreinte coupable, accident de la vie
D'une femme égarée
Peut être pas méchante, peut être pas coupable

Maman, là où tu es
Je t'envoie un baiser parce que.........j'en suis capable............

Un très beau poème qui coule de source, et parle vrai, extrêmement touchant !

Touchée par tes mots, moi qui suis si fusionnelle avec ma mère, avec ma fille...amour essentiel qui t'as manqué mais tu n'as pas reproduis, tu es capable d'aimer un grand bravo

Un très beau poème si émouvant!
Merci beaucoup chère Valérie pour le partage et la tendresse dans toute cette merveilleuse poésie!
Amitiés et bon dimanche à toi!
Alain