Poète anarchisant à l’âme humanitaire

Le monde est agressif, il n’ennuie et me lasse
Je n’aime pas son café jamais dans une tasse
Mais dans un polymère qu’il faudra recycler
Par un circuit d’enfer qu’on ne saurait boucler.

Je n’aime pas ses mots et sa langue de bois
Ses sentiments virtuels ses stupides émois
Où l’amour se décline au clavier du hasard
Le cœur inexistant, le sexe au lupanar.

Je hais les prometteurs les faiseurs de miracle
Les meneurs de destins créateurs de débâcle
Les niais télévisuels aux salaires scandaleux
Et je hais le malheur de tous les besogneux.

Je hais les morts-vivants passifs et mollassons
Par ce siècle endormis, sans imagination
Les eunuques subissant dans le plus grand silence
L’érosion venant nuire à leur pauvre existence.

Je n’aime pas non plus, les cons microphoniques
Ayant un bel avis pseudo-philosophique
Qu’ils imposent aux fauchés leur promettant la lune
Après avoir payé l’impôt sur la fortune.

Ceux qui font des bravos aux restaurants du cœur
En disant qu’ils comprennent la faim et le malheur
Mais qui souvent gavés laissent au bord de l’assiette
De quoi sortir trois gosses d’une infâme disette.

J’en ai marre voyez vous de ce manque d’amour
De l’inutilité des mensonges de toujours
Qui tuent l’humanité et pire qu’animaux
Nous mèneront robots à la foire aux bestiaux.

Je vous demande à tous l’asile poétique
L’amour sacralisé en service publique
L’aide qui vient à point au voisin malheureux,
La chaleur d’un regard qui fait briller les yeux.

Ceux qui ont doivent donner à ceux qui nécessitent
Calmer les cœurs meurtris que le malheur irrite
Cessez donc de compter sur ce pouvoir étroit
Qui se fout de la vieille qui va mourir de froid.

Vous avez près de vous quelques nécessiteux
Réjouissez-vous l’esprit en étant généreux
Méfiez vous des tintouins quémandeurs médiatiques
Servant de faire-valoir aux surpayés publiques.

Vous tous qui écrivez ayant un peu d’amour
Ou un peu d’amitié à donner tous les jours
Haïssez tous les cons dénoncez leur sottise
Appuyez votre doigt sur la moindre bêtise.

Sans créer de miracle, faites une bonne action
La liberté n’est qu’un hochet pour les couillons
Quant à l’égalité ce n’est qu’une illusion
Mais la fraternité est une rédemption.

Au moment qu’il convient Venez tendre une main
Donnez un peu d’amour ou calmez quelque faim
Parfois l’insignifiant le petit trois fois rien
Vous caressera l’âme, vous vous sentirez bien.


Griffonnez de l’amour sur une page blanche,
Et si votre bonté allongeait une branche
Pour réjouir un humain que le malheur abuse
Les anges rouleraient une pelle à votre muse.

Olucinep 01-2012