Plume de soie Inscrit le: 6/9/2015 De: Grasse Envois: 160 |
Armageddon, Prologue et Acte I Armageddon Poème en 5 actes
Fiction librement inspirée de «This changes everything:  Capitalism vs the climate ». de Naomi Klein, à qui je dédie ces lignes.
Prologue
Sur une autre planète, une civilisation de machines dont les créateurs ont depuis longtemps disparu.
Elles traquent dans la galaxie toutes les formes de vie organique intelligentes pour les anéantir.
Mais - sécurité laissée par leurs créateurs ? - elles ne peuvent le faire que de façon indirecte. Pour anéantir la vie sur une planète, elles peuvent détourner un météore ou provoquer une éruption volcanique, mais pas atomiser la planète avec des armes. Elles observent la Terre depuis longtemps, très longtemps.
Arishem, exécuteur principal et responsable du secteur Terre, s'entretient avec ses conseillers et serviteurs. Thanos est spécialiste de la planète Terre et des affaires humaines. Le Chœur est un programme informatique qui reproduit la pensée et les réactions des principaux dirigeants de la Terre (politiques industriels, intellectuels en vogue, ... ).
Acte I : La menace.
(Arishem) — La vie est paradoxe. Elle est à l'interface Entre le feu astral et le vide qui glace. Confinée entre ces extrêmes mortifères Elle s'obstine, lutte, évolue, prolifère. Conciliant deux contraires: lignée-mutation Elle montre une inconcevable adaptation. Certains y décèlent une empreinte divine, D'aucun propose une autre explication: « Darwin ». Frêle, elle défie l'inéluctable entropie, Et - peut-on user du terme « téléonomie » ? - Ultime sacrilège: elle produit cette engeance, Cette obscène lueur nommée intelligence !
Je suis celui qui nie, anéantit l'espoir, Qui souffle la bougie tremblotant dans le noir. Je ne tolère pas la vie : je la condamne. Je suis allergique à la lumière de l'âme. Mon objectif : éradiquer l'intelligence Et la vie qui l'engendre, avec intransigeance.
J'ai un réel souci : c'est la planète Terre. Malgré tous mes efforts la vie y prolifère, Avec ses corollaires, instinct, reproduction, Qui engendrent bientôt, amour et création. A maintes occasions je suis intervenu Pour que Terre devienne un lieu aride et nu. C'est moi qui ai causé les grandes extinctions. Silurien ? Cambrien ? Dévonien ? mon action ! Au Permien-Trias, le souffle méphitique Des volcans et le réchauffement climatique ? C'était moi ! L'apocalyptique météore, Celui qui termina l'ère des dinosaures ? C'était moi ! L'extinction de Neandertal, Cro-Magnon tue son frère en un baiser fatal ? J'étais l'origine de tous ces maléfices, Mais ce n'étaient pourtant que simples exercices !
Avec l'humain je veux parachever mon Å“uvre En une apothéose, un sommet, un chef-d’œuvre. Je veux qu'il s'éteigne, définitivement Tout en intervenant très marginalement. Ce que j'attends de toi, c'est une découverte: Faire en sorte qu'il soit l'instrument de sa perte, Son propre Armageddon, l'ultime cataclysme !Â
(Thanos) — La réponse tient en un mot: Libéralisme !
Seigneur, je vous offre l'ultime martingale, L'anéantissement, la solution finale, Fin inéluctable de la race des hommes, Surpassant génocide, holocauste et pogrom. Depuis déjà longtemps les hommes font la guerre, Pour une femme, un dieu, pour un lopin de terre. Les guerres pour un Dieu furent, c'est vrai, sanglantes, Mais la moisson de morts fut très insuffisante. Après le Moyen-age et la guerre de cent ans, Les indiens d'Amérique, esclavage d'enfants. Inéluctablement l'homme accroit son pouvoir De destruction. C'est son Karma, c'est son savoir. Les guerres mondiales sont une apothéose. Mais aller au delà est possible. Oui, j'ose, Sans la moindre hésitation, vous le confirmer. Et, avec moindre effort, nous pouvons surpasser Dans le nombre de morts, Staline ou bien Hitler, Ou l'explosion de cent centrales nucléaires.
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