Le soir
Quand les machines tombent
Que la nuit se met à grincer
Le brasier se réveille
C'est le désir qui renait
Dans le monde qu'elles créent
Chaque lumière est féconde
Sur les arbres d'acier
Chaque feuille, un baiser
Dans chacune de leur larme
Une armée est guidée
Par la musique qui s'élève
D'un superbe banquet
Chaque machine est une ombre
D'un vieillard épuisé
Dont le regard est une flèche
Vers l'étoile fascinée
De chaque rire s'échappent
Des billets parfumés
Qu'un acteur parfois déclame au
Théâtre de la Cruauté
Il tombe parfois d'un nuage
Un enfant effrayé
(dans la clairière loge
une froide vérité)
Mais chaque nuit calomnieuse
Est une chance d'oublier
Quand les machines tombent
J'entends le désir grincer
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