Plume de soie Inscrit le: 28/11/2010 De: Envois: 185 |
Chronophobia Chronophobia
Il est là l’ennemi, la baïonnette au poing, Il me guette, lointain, diantre ! Il m’observe ici, Dans l’ombre et la lumière, Il est là , l’assassin, Toujours là , le malin, oui, cette hydre infinie.
Tous les barreaux de verre de mon ergastule Sont pareils à des styles, piques squelettiques Torturés par trop de fallacieux funambules Qui adroits s’articulent en peurs erratiques.
Je ne puis vivre ainsi, pourchassé chaque jour, Par le loup que je fuis, par ce loup que j'incarne, Une dissociation qui se sent, me rend sourd, Au sein d'une cellule à la sombre lucarne.
Mes pensées déguisées en syrtes dévorantes Improvisent un piège en lequel je m'avance Il m'appelle, Il m'attire et m'épuise et me hante, Ainsi ma vie pantelle entre effroi et démence.
Je me vois quelque part sous les montres fondantes, Et je sens les fourmis, ces colonies du temps Que le feu Salvador, devant l'âme de Dante, A divinement peint sur la glaise, ô Titan !
Il est là l’ennemi, et l'encensoir en main, Il est loin, mais j'entends qu'Il est pourtant ici, Il avance en tic-tac vers mes lourds lendemains, Il murmure, ô Seigneur, d'absconses prophéties.
Il est là sans y être, Il est dans le miroir, Je Le vois apeuré, Il pourrait être moi, Et parfois, Il s'absente et je peux percevoir A nouveau la raison qui me pointe du doigt.
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