Pardonnez-moi, laissez-moi seule juste un instant !
Je vous en prie, faites silence… Cessez mes pleurs !
Le voilà qui vient, le pont chargé de fleurs,
La proue à la cime des vagues bleues, dansant
Sur les courants, vient-il de l’enfer brûlant ?
Là où tous les souvenirs périssent et meurent,
En sacrifices, repentances et horreurs ?
Là où le moindre baiser devient chat huant,
Et se met à hurler aux fenêtres de sang
De tous les conjurés, les proscrits du bonheur ?
Et puis sournoisement, devient crachat, à l’heure
De mourir… C’était fatal ! Attends ! Fils du vent,
Avant de brûler tes palais, tes encens.
Derrière tous ces miroirs, qui se cache, qui a peur ?
La théorie du désespoir crée le malheur !
Toi qui braves les dieux, écoute leurs enfants !
Enseigne-leur la vie et non leurres du présent !
Toi le guerrier, ô prince, le vainqueur des vainqueurs,
Tu surgis du passé, tréfonds de ma douleur,
Debout les bras en croix, Christ blanc sur le temps...
09/06/2011
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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA