Marre

Marre de te parler d’amour
De te faire de jolies lettres,
De discuter jour après jour
Sur la fragilité de l’être,
De te parler encore de toi,
De ta santé, de tes humeurs,
De tes doutes, de tes émois
Pour réchauffer ton petit cœur.

Marre de me prendre la tête
A faire la conversation,
A essayer d’être chouette
Pour égayer nos relations.
N’as-tu rien de plus important
Que de contempler ton nombril,
De te faire du mauvais sang
Du mois de mai au mois d’avril.

Marre que rien ne t’intéresse
Ni politique ni fiction
Même plus les parties de fesses
Ne retiennent ton attention.
Avec ton manque de caractère
Et ton quotient de poisson rouge
Tu me fais penser à ta mère,
Il serait temps que tu te bouges.

Marre que tu restes sans parler
Scotchée des heures sur ton fauteuil
Que tu t’habilles couleur foncée
Que je sache, t’es pas en deuil.
Regarde un peu ce qui se passe
Même ton chat a déserté
Il est chez tes voisins d’en face,
Tu lui donnais plus à bouffer.

Marre de jouer à faire semblant
Que l’on file l’amour parfait
Que je sache on a plus vingt ans
Qu’est ce qu’on a encore à prouver ?
On est adultes, du moins je crois
Finissons cette mascarade
Si notre amour est aux abois
Restons au moins bons camarades.

Marre de tes sautes d’humeur,
De prendre des douches écossaises,
Te consoler, sécher tes pleurs,
Je suis de moins en moins à l’aise.
C’est mon cerveau qui se comprime
Je sombre dans le désespoir,
Tu sais, je frise la déprime,
Je vais me noyer dans la mare.

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Il ne faut jamais remettre à deux mains ce que l'on peut faire avec une seule (Pierre Dac)