L'Ombre...
Je sais lĂ une bouche
Qui Ă©pouse ton sein,
Des lèvres peu farouches
Sur le rond atollien
Qui cerne le téton ;
Je sais une caresse
Irisant le satin
Du tétin qui se dresse
Et se fait olympien…
Je sais là d’une femme
Cette belle hardiesse
Dans un instant d’ivresse
Qui se voudrait lesbien…
Je sais quelque lascive
Et profonde caresse
A laquelle tu te livres
Et te mène aussi loin
Et t’emporte et te berce
Sous mon regard témoin…
Je sais au ralenti
Cette langue perverse
Qui en toi là s’en vient,
Te prend et de traverse,
Titille et puis transperce
Tous tes désirs lointains…
Je sais deux corps échoués
Qui viennent et paressent
Au creux d’un lit défait,
L’abandon de faunesses
Aux délires débridés,
Les Ă©treintes interdites
Dans le féminin philtre
De deux bouches accolées…
Et l’osmose des peaux
Et leurs frissons mêlés,
Quand je te vois heureuse
Aux bras d’une Sappho
Qui nous vient visiter…
Ainsi, dans son parfum
Présent sur l’oreiller,
Nous nous pouvons aimer,
Toujours mieux, toujours bien
Sous l’ombre de deux mains
Nous venant enlacer…
L’ombre de cette Femme
A-t-elle bien existé
Ou est-elle née des flammes
De nos rêves insensés ?
"A Luce de Vaulx" (les poèmes interdits)
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
----------------