Déjà les roses répandent leurs larmes
Sur la table où les mains se sont posées
Le bouquet se glisse dans le passé
Et les souvenirs que rien ne désarme
Remplacent chacune des fleurs qui se meurt
Oui hier est revenu avec elle
L'enfance au printemps comme une hirondelle
Un éclat de soleil petite sœur
Les parfums d'autrefois les jours anciens
Les rires oubliés et les matins
Où dans le frémissement de la vie
Nous partions vers nos destins à l'envie
Sans savoir que ces jours là se perdraient
Au fil des chemins de nos errances
Pour jamais les jours bleus de notre enfance
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Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry