Vivre

Sereines dans le soir vivent des mèches blanches,
Cotonnades célestes augures de la pluie,
Allumées des feux vifs du bel astre qui penche
A rejoindre sa couche où le tire la nuit

Apothéose d'ors, fournaise de l’ardent,
Horizon d'incendie, somptueux lit d’amour
Où va sombrer Phébus éclaboussé de sang,
Dans son rythme divin à balancer nos jours

Il s’incline à pas lents pour attiser les nues
Les gorger de reflets que chaparde le vent
De flammes en torsades, de braises inconnues
De pourpres somptueux aux jaunes impudents

Le bel astre pressé ne cesse de descendre
Happé par les ténèbres qui le gobent à demi
Ses feux sont finissants… n'en restent que des cendres
De bruns mêlés violets, complices de l'oubli

Toute vie a cessé qui aime la lumière
L’incertain est venu où rôde le danger
Les oiseaux sont tapis chassés par le bestiaire
Des hôtes de l’obscur, affairés en secret

La nuit chasse le Jour, le jour chasse la Nuit
L'imparable clepsydre sans cesse nous accule,
Enfant, n'oublie jamais, ainsi coule ta vie,
Cueille les joies de vivre avant ton crépuscule

Michel