L'homme passe sur les routes du temps
Sur les chemins trainant son lourd fardeau,
La femme le suit sur les chemins du temps.
Elle porte l'enfant endormi sur son dos.

Elle porte le soleil dans ses cheveux roux
L'eau des cascades limpides dans ses yeux,
La caresse du vent qui se veut très doux
Sur sa peau qui n'est que la peau d'une enfant
Elle porte le murmure du ruisseau endormi,
A l'enfant qui s'endort chante une mélodie.

Elle porte la jeunesse ou se heurte l'année,
Elle porte l'avenir, ignore le passé.
Elle laisse son regard caresser les prés verts
Et sur ses joues rougies couler des larmes amères.

Elle ne veut rien savoir et rien ne l'intéresse
Elle est la femme du vent et la mère du temps.
Elle ne craint pas la fin de sa jeunesse
Puisque son âme vit dans celle de son enfant,
Puisque chaque frisson d'arbres est son soupir,
Chaque rayon de soleil, son sourir
Puisque le ciel bleu se perd dans ses yeux
Et qu'elle est née pour être Marie mère de Dieu.


Adeline