Dans un rayon hérissé
Où vibre la lumière,
Les mains dans la poussière
Et les dos cassés
Devant l’autel de pierre
Et les vitraux déteints ;
Des visages en prières
Qu’on n’a jamais repeint.
C’est l’arbre de palabre avec la pomme du pêché,
Dans l’ombre crépusculaire, une silhouette s’est penchée.
Coiffée d’un scapulaire, on ignore son identité,
Et lorsque la cloche sonne
Comme un signal inventé,
Naît la rumeur qui bourdonne
Sous les voûtes de l’abbaye.
Un souffle anime les ombres
Sur ces vieux murs décrépits.
Et puis plus rien que des décombres ;
De la mousse et des souvenirs.
La raison vagabonde à la recherche d’un soupir
A travers ces ombres oblongues qui n’aspirent qu’à s’assoupir.
Même l’écho, a voix muette.
Le silence nous envahit,
L’étoile sur la murette
Tour à tour pâlit et luit,
Mais une porte claque,
C’est un signe de vie.
Un pied nu sur la dalle
C’est un rêve inassouvi
A la recherche d’un monde meilleur.
Dans cet univers de pierres
De moisissure et d’oubli.
Il passe et s’en va ailleurs
A travers les fondrières,
Il a l’air si affaibli
Qu’on l’entend à peine.
Sa recherche sera vaine.

Capricorne, le 17/12/2009