Plume de satin ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/rank42a33025b90b0.gif) ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/blank.gif) Inscrit le: 28/7/2009 De: Envois: 11 |
La cité du temps Des lèvres aquatiques Embrassaient la phosphorescente cité Qui dormait au sein de montagnes bleutées Et d’étoiles mystiques.
L’ombre crustacéenne Sortit en reptation du giron brumeux Et s’étala sur le pantalon crémeux D’une vierge sans veines.
Éphémères orgasmes Aux confins d’inextricables mailles d’or En cette nuit dégoulinante de corps Et de vénusiens spasmes.
Le vent faisait tournoyer Au-dessus des toits un brun foulard brodé D’os et de cactus. Des regards s’évadaient. Lueurs d’espoir de noyés…
Non loin de là , un pendu Chantait l’hymne universelle de l’amour Aux menaçantes danses des gras vautours Sous l’océan suspendu.
Un silence larvaire Glissait sur les pavés humides et moirés, Slalomant entre des flaques de diarrhée, Vers un gluant sommaire.
Parfumées de nocturne Les roses chuchotaient entre elles des mots Tombés de bouches écarlates; grumeaux Sucrés d’encre de lunes…
Dans la paume d’un saule Se répandait un nuage organique Fait de fourrures, de muettes criques Et de mousseuses taules.
Des chiens et chats, roses et verts, Miauloyaient sous la loupe d’ectoplasmes Précolombiens, reniflant d’abscons miasmes Poussiéreux aux goûts de mer.
Cachés aux yeux des naïfs, Des dômes en lait et gris coquillages Recouvraient de somptueux sarcophages Accouchés par les récifs.
…arthur, sur un nénuphar, s’isole de la sauvage société et s’abreuve de la pulsante santé qui vibre au fond de son dard…
Le baiser de l’aube bleue Sur la joue ensommeillée de ces terres Fit tomber les larmes du solitaire Et les barrages herbeux.
Des perles d’or enflammées S’éclataient sur la cité, libérant leurs Jus gazeux, éclaboussant les blanches fleurs De vin et de sang fumé.
À l’horizon le brouillard Dénudait lentement des mégalithes Aux rudes visages de troglodytes. Troublants faciès de vieillards…
De Pâques ou d’Atlantide Venaient des amibes cyclopéennes, Émettant par d’incolores antennes Des messages liquides.
Un curieux oiseau, triste, Déposa un ver dans son nid puis vola Jusqu’au Dieu Jaune, Roi des Mers, au-delà De la faim qui persiste.
Des troupeaux immaculés Paissaient l’azur, piqueté de noirs flocons, Ressemblant à de déliquescents cocons Au-dessus d’un champ de blé.
Filant à toute allure, Émergeant des célestes profondeurs, Une météorite et ses éthérées sœurs Plongèrent dans l’eau pure.
…une fillette observe les bulles d’écume aux creux des vagues… infinité de reflets sur fond d’algues… les mondes gonflent et crèvent…
De la sève écarlate, Entre de massifs et hauts blocs de pierre, Ruisselait silencieusement. Homère Y aurait vu des pattes.
Des feuilles colossales, Parfumées de déserts et de banquises, Croulaient sur les décombres de l’église Et sur des arbres pâles.
Strié de lumineuses Fissures, le fragment de l’œil inconnu Pulsait, tonnait, crachait ses explosions, nu, Au bord de sa logeuse.
Au-centre d’une corolle Se trouvait une paire d’élytres d’eau, Abandonnée par un insecte badaud Qui voulut la mort molle.
Des peluches chinoises Et des statuettes étrusques gisaient Un peu partout sur les voies électrisées Provenant du Caucase.
D’indéfinissables liens Se propulsaient en nœuds néandertaliens À travers de nombreux couloirs éoliens Puis d’un tableau italien.
Une fontaine en cristal Débordant d’orages et de crépuscules Se brisa en millions de corpuscules. Accouchement minéral…
Jonché d’ossements floraux Et de carapaces sèches, un chemin S’enfonçait dans d’obscurs réseaux de jasmins Où jutaient de verts coraux.
…dans sa grotte l’ermite résout l’équation de son existence, déchiffrant la hiéroglyphique essence qui suinte de son gîte…
L’été, en cataractes Drues, emplissant les âmes d’explorateurs, D’inconnu, de beauté, de rouge chaleur, S’infiltrait dans leurs actes.
Quelques haillons, imbibés De vomissures solaires, s’enflammaient Sur de titanesques murailles, filmés Par des crânes dérobés.
Parchemins et grimoires Flottaient sur des ruisseaux de bave brune, Contournant caniveaux et débris d’urnes, Colorés de mémoires.
Des mains mayas, en chair-fleur Rose et noire, traquaient temps et planètes Sur des lignes de végétation. Prêtres Aveugles cherchant la peur…
Divers lambeaux d’écorces Cérébrales, cortex en mosaïque, Pendaient comme des langues élastiques Au bout d’êtres sans forces.
…Écho de peuples lointains… …Silence animal étrange et pénétrant… …Symboles d’un autre temps, d’un autre rang… Zoom arrière sur un train.
vitesse-lumière visages-glue-vitres paysages-vert-vert la morve bleue coule sur les vitres-buées les mômes se saoulent rêves poudrés de fleurs mortes… le train est déjà loin… la nuit tombe.
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