ils sont (des transgresseurs) de clôtures tubulaires
… à bout de bras…

nouant à leurs ailes des gestes individuels


ils sont (des inutiles) ingurgitant l’oxygène alcoolisée des rues
… à bout de souffle…

les eux et les autres ne font pas long feu au bout de vous


ils sont (des chandelles) brûlant par les deux bouts
… au bout du tunnel…

les on qui les nomment ont des noms de démons


ils sont (d’impuissants) poètes aiguillés par la poussière
… à bout de siècle…

les qui que ce soit sont des quiproquos iroquois


ils sont (des manipulateurs) de fausses équations quantiques
… au bout du rouleau…

les toi/soi/moi se singularisent au pluriel


ils sont (des répondants) aux appels lancinant de leurs corps
… au bout du fil du bout du monde…

ceux qui ne comptent plus sur quiconque


ils sont… à tirer à bout portant…
par les bien-pensants en trois-pièces cramoisis

aucun n’étant plus ou moins l’autre


ils sont (des graffitis délavés) pour études doctrinaires
… à bout de forces, au bout de leurs peines…

le/la/les écrits en lettres sanguines aux bras


ils sont (des ils personnels) de bout en bout et d’un bout à l’autre…
pour un bout de temps…

des plusieurs (ignorés) de plusieurs


tout est au bout de tout sur une même ligne centripète
et ils sont…
(ces êtres sans avoirs) criant des mensonges aux planètes urbaines
(ces écrasés) dans des parcs sales, dans des rues sans fin,
dans d’étroits couloirs de mosaïques saisons,
dans des regards éberlués retournés vers leurs chiens
(ces riens) immenses de leur tout…


ils sont… (des salmigondis) sur pelouse jaunie


et s’ils entendaient ceci,
ils n’en seraient pas moins ce qu’ils étaient
à peine plus loin que leurs paroles atrophiées
quotidiennement appauvries de l’indispensable essentiel
(ces quidams tatoués) au goût d’éther
qui les pousse encore plus haut que ce qu’ils visaient


et s’ils entendaient cela,
ils ne seraient pas surpris de ce qu’on leur impute
(sourds) et (muets) et (aveugles) aux slogans hygiéniques
promenant dans leurs mains coupées des tranches de jour et de nuit
s’effilochant sous leurs pieds ampoulés
puis s’en iraient d’où ils venaient…


ils sont… seront…
ils étaient… seront…
(de vitreux regards) sur l’intempérie de la vie

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Saute crapaud, les chemins sont beaux,
En été y’a pas d’cahots,
L’hiver en bedaine, don daine,
L’été en buggy, don dé.


(Vieille chanson scoute)
LeCrapaud

Un écrit d'une profondeur assez particulière où le lecteur ne sait plus trop si l'auteur a une haine hautaine ou bien une compassion humaine et sur qui la faute de tous ces maux est rejetté.
J'avoue qu'il est tard mais cet écrit mérite que je le regarde à nouveau pour en saisir toute son essence.

Merci! j'y reviendrai

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Tu me coupes toujours le souffle, Crapaud, avec tes rythmes et tes odes déstructurées telle nouvelle cuisine en notre usine à rimer...


Bravo.


Scarlett Lucy in the sky without diamonds....

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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

Encore une pièce déconcertante dont tu as le secret. De temps à autre, je me dis qu'il faudrait que je m'essaie aux vers libres, ça ouvre tellement de perspectives. Mais il est si difficile de changer ses mauvaises habitudes. J'ignore si j'y parviendrais ...

Merci Jean pour ce dépaysement !

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Salut lecrapaud
Merci ami poète pour ce très beau et prfonod poème en dédicace à ma race;la lie;j'adore;la lie sont les miens!
Amitiés
farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Poème difficile à cerner:on se perd facilement et on doit reprendre la lecture pour trouver un fil conducteur , si fil conducteur il y a!!!
Je ne sais plus qui ils sont et qui je suis,pauvre de moi!...Mais le plaisir de te lire est là,si fort et si motivant surtout après cette longue absence! Où donc te cachais-tu,ami Crapaud???
Te relire est toujours un immense plaisir.

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

ils sont....

quelle belle écriture ...




et s’ils entendaient cela,
ils ne seraient pas surpris de ce qu’on leur impute
(sourds) et (muets) et (aveugles) aux slogans hygiéniques
promenant dans leurs mains coupées des tranches de jour et de nuit
s’effilochant sous leurs pieds ampoulés
puis s’en iraient d’où ils venaient…

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

Superbe !

Eux, ce sont un peu nous,
Tout ce qu'on aurait pu...
Tout ce qu'on aurait dû...
Et notre indifférence,
Et nos yeux détournés,
Pour ne point trop les voir,
Impulsifs impuissants,
Nous cherchent-ils encore ?

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"Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas"

J. Prévert.
_______________________
Textes protégés par C...

SUPERBE ET EXTRAODINAIRE POEME! C'est du grand Art! Il faut AVOIR vu beaucoup de choses, SENTIR des visions insoupconnés, pour ECRIRE des jets semblable. Le Crapaud, tu es un très Grand Poète! Amitiés sincères, et excuse-moi, si je suis infidèle!

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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.

Merci à chacun et à chacune pour la lecture et le témoignage que vous m'avez fait parvenir.
Il n'y a pas de chiffres exacts qui dénombrent les utilisateurs de drogues dures, tout comme il n'y a pas de chiffres qui nous indiquent le nombre des suicides reliés à ce style de vie. Ce que l'on peut croire c'est que le fait d'être «accroché» à une substance qui influe sur le cerveau de manière sérieuse ne peut qu'à moyen terme amener l'individu vers la maladie mentale, la solitude, l'isolement et une foule de maladies telles le sida, les hépatites, les MTS.
La toxicomanie est un fait de société qui doit relever de la santé publique davantage que de la répression et le dénigrement.
Le Docteur Claude Olievenstein, fondateur de l'Hôpital Marmottan à Paris, dit «qu'il n'y a pas de drogués heureux».

Merci encore.
LeCrapaud

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Saute crapaud, les chemins sont beaux,
En été y’a pas d’cahots,
L’hiver en bedaine, don daine,
L’été en buggy, don dé.


(Vieille chanson scoute)
LeCrapaud

" Mais entre deux délires, entre deux idées noires,
Nous étions les plus beaux, nous vivions à rebours. "
Hubert-Félix Thiéfaine

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Les chansons, c'est ici :
http://www.myspace.com/jeanpaulbarastier
Et les poèmes : http://jpbarastier.over-blog.com
A méditer : «L'intelligence, c'est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur.» Pierre Deproges.

bonjour le crapaud,

il serait bien de se poser cette question : pourquoi ils ont pris cette voie là? des histoires de grande souffrance, d´abandon, de manque d´amour, ... et aussi certainement une faiblesse de caractère mais encore: peut-être une main qui n´a pas été tendue au bon moment .

grand texte de réflexion, MERCI

j´apprécie beaucoup le com d´oxymoron
lolo

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" une main posée sur le coeur écoute et les bonheurs et les douleurs"

c´est ici que sont mes racines www.gougni...

Ils sont....oui...ils sont plutôt devenus...et pourquoi,...
Tu as su de manière étonnante décrire leur descente aux enfers!





J'ose citer un livre ici qui m'a beaucoup émue et m'a appris à mieux connaître cette vie qui est la leur.Une particularité est que les 32 chapitres sont narrés par les différents protagonistes ( 11 au total) avec des points de vues très variés, les principaux étant Nico et Gemma.


Junk de Melvin Burgess

Un père violent, une mère alcoolique. La vie de Nico est devenue intolérable. Une seule issue, fuir. Fuir avec Gemma, révoltée, désespérée, qui le suit par défi, par goût de l'aventure aussi.
Comment s'en sortir à quatorze ans, sans ressources, sans abri ? Squatter, fumer. . . Très vite ils sont pris dans l'engrenage de la drogue. La première dose d'héroïne les précipite dans une longue descente aux enfers. Nico et Gemma deviennent des junkies. Ils n'en sont pas encore conscients.

Extrait
« Oui, ça me plaît de fumer du hasch. Oui, ça me plaît de sniffer de l’héro. Après, je me sens bien.
Je dois reconnaître que l’héroïne, c’est ce qu’il y a de meilleur. DE MEILLEUR. Les autres trucs, bon… L’acide, ça donne un coup de fouet au cerveau, votre tête se met à fonctionner toute seule. Le hasch, ça réveille, en fait. Mais l’héroïne… Avec l’héro, on peut passer sa journée assis sur une bouche d‘égout et se sentir bien. Heureux même. »

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MON BLOG:
http://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.fr/

Ton poème déstructuré nous oblige à plonger dans les méandres de neurones en ébullition qui savent triturer les mots pour en extraire de grandes idées.
HONORE