Mon enfant, la fatigue a gagné mon coeur
Et les mots se décident avec impertinence
Mon enfant, je t'écris pour te demander pardon
Pourtant, tu n'es pas étranger à la décision de ta naissance
Tu t'installas en moi alors que je n'en avais pas conscience
Tu ne m'as pas demandé mon avis
Mon enfant, tu fis de mon ventre ta demeure
Tu l'arrangeas à ta façon, selon tes goûts
Mon corps entier était pris par le vertige de ton existence
Tu cognas, tu gagnas de la place, tu consommas à volonté
Tu fus terrible, je grossis, t'ayant contenu
Je peux contenir l'univers
Un jour, tu glissas dehors et nous fîmes connaissance
Mon enfant
Pourras-tu me pardonner un jour
De t'avoir donné le jour?
Cette vie-ci est unvrai mensonge
Que j'ai honte de t'avoir légué
Je te léguerai aussi la poésie
La poésie étérnelle qui berce et console.
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Dans la tête de chaque grand homme de maintenant
Un petit poème appris lorsqu'il était enfant...