Je t’ai vu
Je t’ai vu, en ce dimanche si banal,
Coucher sur le flanc comme un animal.
Je t’ai vu, en ce jour de septembre,
Etendu, sans bouger aucun membre.
Je t’ai vu, et j’ai tout de suite su
Que le père de mon quotidien avait disparu.
Je t’ai vu, en cette heure fatale,
Dans l’état d’un végétal,
Avec un cœur qui a asséné son coup fatal,
En donnant Ă nos vies un arrĂŞt brutal.
Je t’ai vu, et je n’ai pas voulu croire,
Que ce roi, qui de mon trĂ´ne ne pouvait choir,
N’était plus qu’un corps inerte et froid.
Je t’ai vu, et je n’ai pas voulu croire
Que ce père que je prenais pour une armoire,
Venais de claquer la porte de l’au revoir.
Je t’ai vu et cette image brule mon esprit
Comme le buisson ardent dans les saints Ă©crits.
Je t’ai vu, et dans le sourire que tu affichais,
Je veux bien croire qu’un ange t’emportait.
Je t’ai vu, mais ce n’est pas un adieu,
Juste un au revoir avant que je ne sois vieux.
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