LÉGITIMITÉ
Un vent léger s’enfuit de l’aval à l’amont,
Comme un couronnement de la magnificence,
Où le vert est léger, s’étend au pied d’un mont,
En une symphonie de charme et d’élégance.
Dans la chaleur naissante où s’éblouit le jour,
Je mesure l’ampleur de ce fragile empire ;
L’innombrable murmure est un bruit de velours
Dans le frisson du breuil qu’un poème soupire.
Le clapotis de l’eau, paradis séculaire,
S’infiltrant aux jardins constellés de parfums,
Enflamme tous mes sens qui ont l’heur de me plaire,
Quand, près du buffet d’eau, j’en essuie les embruns.
Ces gouttes de cristal courtisent mon visage,
Comme épanchant vers moi leur générosité ;
Je m’attarde à dessein devant le paysage :
Nature ! je m’émeus dans la placidité.
Que de matins mes yeux ont goûté au délice
De ce havre de paix aux sentiers arborés,
Dans la suavité de mon ego complice,
Épousant les atours sans doute exagérés.
Le ciel devient sublime et peint en majuscule,
Un sillage éclatant nimbé de gaze d’or ;
Murmures et frissons, doux conciliabule,
Se marient convergents au délicat décor.
Et la source bavarde oĂą se mire le temps,
Délivre cet écho, endémique mémoire,
Complice en la forĂŞt, sensible, et oĂą se moire
La dryade assidue près de l'onde au printemps.
Son chant sacré, reflet d'un écho romantique,
Dédie à mes désirs quelque rêve d'espoir ;
Souffle un rayon de joie, un instant authentique,
Au vallon de mes jours qui ne sont qu'un miroir.
Je goûte à ce bouquet, m'enivre pour longtemps,
Et j'Ă©coute cette ode oĂą la douce mesure
Apaise mon esprit dans un rythme Ă plein temps,
Quand je me sens un Dieu sans en avoir l’allure.
La solitude m’est un refuge où l’écho
Me chuchote un refrain généreux dont j’écoute
Les sons mélodieux qui, tel un concerto,
Envahissent mon cœur, agrémentent ma route.
Ma passion ne souffre où mon âme compose :
Se marie, sans détour, et sans déguisement,
Aux raisons d'un aveu qui fleurit, grandiose,
Et dont le mot Désir y chante obstinément.
ANDRÉ
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)