Un jour où je portais mes pas dans la forêt
Le coeur pensif et l'âme triste,
Je vis une maison quelque peu délabrée
Dans un décor un peu sinistre.

Elle était entourée de sapins hauts et noirs.
Je me souviens, c'était le soir.
Elle était ceinte aussi de sorbiers et de houx,
Et sur les murs encor debout,

Le lierre montait en longs sarments noueux.
Le sol mouillé était spongieux.
De l'entrée qui était surmonté d'un auvent
Une porte battait au vent.

Apeuré mais curieux, angoissé mais lucide,
Je suis entré dans la maison
Qui n'avait aucun meuble et était triste et vide.

Je compris que j'avais sous les yeux la vision
De ce qu'était ma vie privée de tout bonheur,
Et la masure était l'image de mon coeur.