Une minute à perdre est un tout petit temps
Pour refaire son tain et se croire au printemps.
Non ! Je ne suis pas fou, je connais ma Nature
Qui se veut sans faux pli dans sa pose mature.
Crois-tu que ce statut soit fâcheux contretemps ?
Je refuse la grâce aux fats impénitents
Qui manœuvrent toujours en démons fort latents
N’ayant plus pour survivre ou trouver leur pâture
Une minute à perdre.
Courons à perdre haleine et soyons très contents
D’avaler la pendule en pistards compétents.
Si la Muse s’amuse à te prendre en voiture
Dis-lui de préférer du bateau la mâture.
Nous n’avons plus, tous deux, pour être intermittents
Une minute à perdre !
De Kéraban ce qui suit
A poursuivre le temps...
A poursuivre le temps, on veut sauver sa peau
Mais seuls réussiront les fervents des tréteaux
C'est ton cas mon ami, dont le stylo divague
Surfant en écuyer les chevaux fous des vagues
Et laissant au bord d'elle à tournoyer les maux
Serais-tu le manant fuyant les chapiteaux
Tu sentirais, j'ai peur – j'en ai froid dans le dos
Très vite l'abandon puis de l'âge la dague
A poursuivre le temps
Mais la faux reconnaît les vieux amis des veaux
Ayant, au fil des ans, choisi la vie des mots
Et, muse, la voici, redressant les zigzagues
Entrer dans mon jardin de noyers qu'on élague
Et me souffler ce vent de vif Amarijo*
A poursuivre le temps