Sur un fil de vie...
Sur un fil de vie…
Les sillons de sa peau réclamaient la chaleur
Quelques passants, peu d’humanité l’effleure.
La main tremblante et tendue vers l’inconnu
Pour quelques pièces, un bien maigre revenu.
Une âme esseulée, un visage aux traits abimés
La vieille femme dans un recoin recroquevillée
Sur sa paume une ancienne blessure, une usure
Tatouage du temps d’un de ces trottoirs si durs.
Offrant les miettes de son unique morceau de pain
Aux nombreux pigeons pour leur festin du matin.
Si elle avait des ailes, avec eux elle s’envolerait
Voir sans doute loin là -bas au dessus des pavés.
Courbé est le corps d’un baluchon de secrets
Souhaitant souvent que ce jour soit le dernier.
Combien de larmes de honte…De violences
Doit-elle supporter dans ces rues d’indifférences.
En toute saison, déambulant au hasard des routes
A la croisée des chemins pour noyer ses doutes.
Derrière le miroir vitreux de son regard…Une vie
Arrivant de nulle part les yeux hagards vers l’infini
La solitude pour compagne dans ce monde cruel
Ses douleurs sont trop lourdes Ă porter se dit-elle
Aux années n’étant qu’un long voyage d’errance
Pour oublier les temps joyeux de son existence.
La nuit ennemie lui offrant un porche aux cauchemars
Aux aguets le sommeil viendra la surprendre bien tard
Et emporte dans l’obscurité les vaines prières du jour
Dans cette misère enveloppée… Un enfer sans retour.
Sur un fil de vie….Un jour la mort pour abri.
Romane