En badin Bourguignon quittant son port d’attache
Il visait la Corrèze en frisant sa moustache.
Son carrosse à essence étant très peu bruyant
L’homme allait de l’avant sans aucun faux-fuyant.
Il avait pour seul cap un trou pour qu’il s’y cache.
Mais en faisant chemin une idée de potache
L’obséda, tout à coup, comme un truc qu’on rabâche.
Pourra-t-il se montrer à tout féal croyant
En badin Bourguignon ?
Or cet homme mobile avait des vêts sans tâche
Portait un galurin, en poche un bel eustache.
Il l’usait pour ouvrir tout bon vin gouleyant
Qu’on boit en rendez-vous qui s’en trouve seyant.
L’on est ou l’on n’est pas ce gars qui se détache
En badin Bourguignon.
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Réponse à celui de Kéraban ci-dessous
J'écrivais des rondeaux, mon plaisir d'autrefois
J'en savais les douceurs des rimes et des lois
Peu de mots, peu de vers, un refrain, c'est facile
Au point que mes amis, sans se croire débiles
Disaient de Keraban : « C'est, des rondeaux, le roi »
Aujourd'hui j'ai cessé, je n'en fais plus. Tu vois
Les temps ont bien changé. Va-t-en savoir pourquoi
Pris en un tourbillon, en malade sénile
J'écrivais des rondeaux
J'en ai relu beaucoup et suis resté pantois
Tant certains sont puérils et d'autres de guingois
J'ai réfléchi, Tony, et soumets ce mobile :
La muse se croyant, avec l'âge, inutile
N'a plus d'inspiration. Poète sans emploi
J'écrivais des rondeaux