Tu es le maharadja de mes désirs
Je suis le favori de ton harem
Ainsi que tu aimes à me nommer
Toi qui me retiens prisonnier
Dans ce palais des milles et un plaisir
Tu as tissé autour de moi
Ces liens invisibles

Dans ce pays qui transpire
Les regards concupiscents
Se posent et se percent
Telles des langues de serpents

Je m’égare dans les dédales du péché
M’offrant à ces mains qui me convoitent

Evoluant parmi ces fumeurs de narguilé
Effluves de parfums d’opium
Senteur d’épices, de cannelles
Ô douces odeurs
Qui réveillent mes papilles
Et me ravissent sans cesse

Ecarquillant les yeux
Sur ces beautés gracieuses, éphémères
Emerveillé par tant de splendeurs orientales
Somptueux éphèbes
Aux prunelles d’ambre ourlées de khôl
S’abandonnant, sensuels, à nos caresses
Dans les vapeurs des hammams

Les sultanes entament leurs danses
Des sept voiles
Orgie de pourpre, d’or, d’émeraudes…
Magie de l’encens

Nous voilà à présent toi et moi
Lovés l’un contre l’autre
Nus comme des amants de Siam
Nous aimant au son du luth
Notre amour célébré par tes eunuques

Mes lèvres se tendent vers ton baiser
Immortel
Qu’attends-tu ?
Envoutes-moi
Soumets-moi, et je serais à toi
Fais de moi l’esclave de tes nuits !

Détache cette fibule
Qui retiens ma tunique
Enfonce cette dague
Dans mon cœur
Puis, mourir dans tes bras
T’offrir mon dernier soupir
Le voile de la mort se pose
Sur mes yeux qui ne sont qu’amour