Il y a peu je disais à une amie le bonheur d'aller très tôt sur nos routes de campagne. Elle a vite enchaîné sur l'enfer de la circulation à Lyon.
Cela m'a inspiré cette fabliotte au titre un peu emprunté à un illustre prédécesseur.
Lorsqu'au matin bien tôt
Au boulot je me rends
Très vite je le comprends
Le jour va être beau
Ce sera du bon temps.
Le citadin mon presque voisin
Dans sa voiture bien close
Rejoint lui aussi le turbin
Rapidement il le pressent
La journée sera longue limite morose.
Dans son 4×4 briqué il avance très fier
Fenêtres fermées pour cause de pollution
Concentré déjà sur les nerfs
Il contourne piétons bouchons
Évite bicyclettes trottinettes meurtrières.
Sur mon chemin vicinal
Il me faut tout autant
Réfréner cheval fiscal
Un levraut effrayé court comme un dératé
Piégé dans un halo éblouissant.
Il faut lever le pied
Et sourire aux lèvres
Le laisser s'échapper enfin dans les fourrés
Rejoindre les écureuils les daguets
Tout le gentil peuple de la forêt.
Mon urbain invective
Dans les prés c'est l'estive
Il est chagrin lassé déjà désabusé
Ici nous grise l'odeur des foins coupés.
À la ville les honneurs les carrières brillantes
Le train à grande vitesse le spectacle à toute heure
Aux champs ce sont les fleurs les étoiles filantes
Les chevreuils qui bondissent une vie de seigneur.
Rat des villes
Roi des champs
Nul doute faut il les deux
Embrasser vie fébrile
Puis revenir d'exil
Prendre la clef des champs.
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J'ai des oiseaux dans la tête, le fil de ma pensée est libre !