"Le seul bien qui me reste au monde set d'avoir quelques fois pleuré
A celle qui éclairé notre route l’espace d'une nuit et à l'aube,elle s'est éclipsée sans le moindre bruit.
A toi chère maman Fatoum......
Pour qui fleuris tu cerisier??
Ma mère est morte.
A qui distribues tu tes pétales
Oh glorieux laurier ?
Dada est morte.
Qui va dorénavant t'aimer???
Pour qui reverdis tu branche d'olivier???
Fatoum est morte.
Qui va t'arroser??Qui va te chérir??
Qui va cueillir demain tes fruits???
Vers qui tends tu ton bec
Oh rouge gorge,mésange,hirondelle,épervier???
Ftima est morte.
Qui caressera tes plumes,
Qui te donneras à boire et à manger??
Pour qui chantes-tu rossignol?
Maman est morte.
Et toi pie bavarde
Qui va encore t'écouter?
Et toi fourmillante maison?
Qu'attends-tu porte ouverte
A deux battants?
La lionne est morte.
Qui recevra tes invités?
Qui leur donnera à boire?
Qui servira sa soupe parfumée?
Oh montagnes!
Oh vastes cieux!
Oh forêt aux parfums embaumées!
Parlez-moi de ma reine
L'avez-vous oubliée?
Oh champs d'oliviers!
Oh toisons! oh fils de laines!
Témoins de son bravoure
Et de ses longues nuits de peine.
Oh vallées! Oh monts!
Parlez-moi de ma princesse
Au bois dormant.
Oh légers papillons
Qui rodent aux alentours!
Oh corbeaux! Oh vautours
Maître des cieux
Et rois des nuées tour à tour.
Racontez moi sa joie,
Ses souffrances
La nuit comme le jour.
Parlez moi de ses heures de repos,
De ses tourments
Et de ses plaisirs sans retour.
Oh orages!
Oh vous, les plus lourds des nuages!
Racontez-moi ses nuits étoilées
Et ses chemins fleuris
Racontez son histoire aux sourds,
Au fakirs, aux troubadours
Aux nomades
Et aux voyageurs sans bagages
Parmi les femmes
Verrai-je encore ton visage?
Oh tente sous la pluie!
Oh moutons! Oh brebis
Oh colporteurs!
Oh chasseurs tardais!
Oh renards! oh loup affamés!
Oh chiens, aux aguets!
Montrez-moi les traces de ma reine
Et les lieux où elle a tant campé.
A qui souriez-vous? oh mes lèvres!
La sultane est morte.
Qui sèmera ma route de roses,
D'ambre et d'orchidées?
La tigresse est morte
cruelle vérité!
Dada est morte.
Qui célébrera mon deuil?
Qui marchera pieds nus
Derrière mon cercueil?
Cessez de pleurer
Oh sœurettes inconsolables!
Et n'en rajoute plus
Oh toi mon Å“il
Dada est morte
qui nous attendra comme jadis à son seuil?