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Cadavres de verre.
Le dos rond de l’infortune Un matin de réveil gris, Les yeux rougis d’amertume, Les pas hésitants du mépris. La rue est une écoutille Où disparaissent les passants, Quelques lumières brillent Dans le jour pâlissant Qui vient de naître. Des volets grincent en s’ouvrant, Au coin du toit vient de paraître Un premier rayon enivrant. Sous le porche, la silhouette De l’ivrogne impénitent, Il range sa vieille couette Qui a rendue l’âme depuis longtemps. Quelques bouteilles vides Témoignent d’une nuit chargée, Jonchant le sol, les vestiges D’un homme triste et naufragé. La misère se boit au goulot, L’ivrogne a perdu son boulot, Sa famille et son logis. Son espoir est dans le verre Dont il fait l’apologie. Ne soyez pas trop sévères Car le malheur vous guette aussi, Nul ne connaît son lendemain Et il y a des raccourcis Que seul connaît votre destin.
Capricorne, le 20/01/2019
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