Il y a la guerre dans la montagne
Et des soldats remplis de hargne,
Armés de haine jusqu'à leurs dents
Dans leurs visages aux yeux prudents.
Il y a la peur dans la vallée
Du grand désert à l'air salé,
Du sang aux murs des boulevards
Des villes jetées au sort avare.
Il y a du vent sur l'eau qui dort
Et des vivants qui comptent les morts,
Et des blessures dans la fumée
Des feux aux chairs bien consumées.
Il y a des cris pendant la nuit
Et plein de pleurs le jours qui suit,
Des orphelins qui tiennent aux mains
Des veuves qui courent un bout de pain.
Il y a la fin du monde qui reste
Au peuple féru qui manifeste,
D'un mot qui tranche le ciel qui vibre
Le bel espoir de vivre libre.
Il y a l'avion qui jette le soir
De longs missiles sur le trottoir,
Des chars, des bombes et des fusils
Que l'ennemi a bien choisis.
Il y a le ciel qui se déchire
Et le soleil qui se retire,
L'orage reprend de vive allure
Le ton qui crève les pierres des murs.
Il y a des tombes dans les allées
Où les humains vont s'exiler,
Le crane terré dessous la botte
D'un pas qui cache une mine qui saute.
Il y a des fleurs qui enjolivent
La paix au bout de l'autre rive,
Avec le prix des grandes peines
D'une scène macabre dans une arène.
Les arabes ont fini par comprendre que c'est eux mêmes qu'il faut libérer, pas la patrie, elle est déjà indépendante... c'est le boom du siècle, le peuple arabe s'est enfin réveillé... Qu'importe si la guerre soit un jeu d'enfants adultes, où l'un joue au prestigieux tyran, roi de tous les rois comme il aime se nommer, et les autres gouverneurs pressés par la démocratie exigée dans leur court mandat, et qui le jalousent dans ses prestations éternelles... Et puis le peuple juste à coté, un figurant qui paie tous les impôts...